Peinture d’époque …
Comme dans le reste du Sundgau, on perd à Waldighoffen, à partir du 14ème siècle, toute trace de notre noblesse villageoise primitive : domaine et droits ayant dû passer par mariage ou héritage aux mains de nouvelles dynasties nobles plus puissantes, dépassant le cadre villageois.
C’est ensuite, jusqu’à la Révolution française, le modèle de la noblesse féodale qui s’impose !
La féodalité était un système dans lequel l’autorité centrale s’associait avec les seigneurs locaux et ceux-ci avec leurs populations, selon un système complet d’obligations et de services.
Les fiefs cédés à des vassaux consistaient en une concession de terres en échange d’un hommage et éventuellement de quelques autres devoirs vis-à-vis du suzerain.
En l’occurence, en ce qui concerne Waldighoffen, ce suzerain fut la Maison des Habsbourg, empereurs d’Autriche et du Saint Empire romain germanique.
A Waldighoffen, 4 dynasties féodales ont marqué notre histoire : celle des nobles d’Eptingen, de Ramstein, de Planta de Wildenberg et d’Amédor .
S’étant fixées à divers moments à Waldighoffen, elles étaient toutes inféodées de divers biens et droits également extérieurs au village même.
ARMOIRIES DE LA NOBLESSE FÉODALE DE WALDIGHOFFEN

1 – DE EPTINGEN : “Porte d’or à un aigle de sable couché en fasce, la tête mouvante du flanc d’extre de l’écu”
2 – DE RAMSTEIN : “Porte d’or à deux bâtons de gueules fleur de lisés en chef de même
3 – DE PLANTA DE WILDENBERG : “Porte d’argent à une patte d’ours de sable”.
4 – D’AMÉDOR : “Porte de gueules à la croix de Lorraine d’or accompagnée de quatre trèfles de même”
(Cunctis mens aurea = Tous d’âme d’or)
LA FAMILLE D’EPTINGEN-WALDIGHOFFEN
Origines de la famille
Descendants d’une très ancienne famille établie dans l’évêché de Bâle et originaire exactement de Rauhen-Eptingen (Jura bernois) près de Liestal, dans le Sisgau, cette famille « était si disséminée dans la région qu’un chroniqueur en comptait 13 branches et trente cimiers différents.
Deux branches de cette famille intéressent plus particulièrement le Haut-Sundgau : les rameaux de Pratteln et de Blochmont. C’est de ce dernier que sont issus les nobles ayant résidé à Waldighoffen
Les chevaliers von Eptingen à Waldighoffen
C’est en 1315 que les biens de Waldighoffen passèrent aux mains de ces derniers mais la date exacte à laquelle ils ont procédé à l’édification , ou s’il existait déjà, à l’occupation du château de Waldighoffen n’a jusqu’à présent pu être déterminée dans des documents anciens.
En tout cas, Waldighoffen passa en 1324, par dot de mariage, aux mains des Habsbourg qui les cédèrent en fief aux nobles von Eptingen ce qui entraîna ces derniers à de nombreuses guerres contre les Confédérés suisses et destructions successives de leurs biens dont celui du 1er château en 1455 en représailles du séjour du Dauphin Louis de France en ses murs en août 1444 (et son mauvais comportement vis à vis des Bâlois !)
La famille von Eptingen ne put reconstruire le château qu’à partir de 1529 avec la vente des ruines du château du Blochmont à la maison d’Autriche. Entre-temps, elle vécut dans son château de Blotzheim. Le propriétaire de l’époque, Petermann Schnabel XIV s’y installa (dans la partie antérieure) en 1530.
Entretemps, par mariage croisé entre les familles d’Eptingen et de Ramstein en 1516, la propriété du château fut divisée, la partie arrière passant aux Ramstein.
Leur arbre généalogique de la famille d’Eptingen n’a pas pu être établie car leurs 5 siècles de présence dans la localité n’ont pas laissé beaucoup de traces dans des documents écrits.
C’est en 1764 que mourut au château dernier occupant de la famille d’Epstein : Joseph Antoine Conrad. Son successeur Joseph Pierre confia sa part de château à un régisseur d’origine bourgeoise et s’installa à Kingersheim en fondant la nouvelle branche des Eptingen-Kingersheim.
Le deuxième château de Waldighoffen fut donc occupé par les Eptingen pendant 234 années après sa reconstruction de 1530 avant d’être, par la suite, démoli durant la Révolution française.
Les propriétés des von Eptingen-waldighoffen dans le Sundgau
- En 1315, ils reçurent en fief le château et les biens situés dans le village avec le titre de protecteur du vicariat sur la chapelle dépendant de Grenzingen.
- En 1395, ils reçurent comme fief mouvant le village d’Oberdorf, avec tous ses droits et dépendances, sans rien excepter.
- En 1482, ils reçurent en fief le village de Grenzingen, mais aussi la colonge et divers biens sis à Grentzingen.
- En 1597, la famille reçut en fief des biens importants à Bisel, Bouxwiller, Blochmont, Thann, Dannemarie, Ottmarsheim ainsi que d’un vaste état près de l’église St Georges de Bouxwiller : l’Epringer Weiher.
- C’est en 1764 qu’y mourut le dernier occupant du château : Joseph Antoine Conrad. Son successeur Joseph Pierre confia sa part de château à un régisseur d’origine bourgeoise et s’installa à Kingersheim en fondant la nouvelle branche des Eptingen-Kingersheim.
- Le deuxième château de Waldighoffen fut occupé enfant 234 années avant d’être, par la suite, démoli durant la Révolution française.´
Les nobles d’Eptingen enterrés à la chapelle/église de Waldighoffen
Sont répertoriés :
. Jacob Christophe von Eptingen qui s’est noyé à 26 ans à Bâle en 1573.
. Anne Barbara von Eptingen en 1678
. Joseph Antoine Conrad d’Eptingen en 1764 (dernier habitant du château)
. Catherine d’Eptingen en 1787
LA FAMILLE DE RAMSTEIN-WALDIGHOFFEN
Origines de la famille
« Les nobles de Ramstein sont issus d’une vieille famille suisse originaire du château de Ramstein, dans le Jura soleurois.
La famille Ramstein à Waldighoffen
En 1516, Jean Puliant d’Eptingen épousa Anne de Ramstein et Jean de Uttenheim-Ramstein se Maria avec Esther d’Eptingen et c’est par ces alliances que les Ramstein entrèrent en possession d’une partie du château de Waldighoffen.
L’unique fille de Jean de Uttenheim-Ramstein, Marie Jacobé,se maria avec le suisse Béat Louis de Ramstein. Ils restèrent dans le Sundgau et y fondèrent définitivement la branche des Ramstein-Waldighoffen.
Leur petit fils, Beat Albrecht de Ramstein, né au château de Waldighoffen et gloire de la famille, fut élu en 1646 Prince-Evêque de Bâle. Son frère, Jean Caspar, vécut au château de Waldighoffen de 1623 jusqu’à sa mort en 1683. Avec son fils Jean Caspar Christophe s’éteignît en 1697, la branche des Ramstein -Waldighoffen.
Beat Albrecht de Ramstein


Les biens et droits des Ramstein
- la moitié du château (partie arrière)
- la dîme et le droit de patronage à Folgensbourg
- le moulin dit “Rütter Muhlin” à Roppentzwiller
- divers biens à Altkirch dont le “Ramsteinerhof”
- lever le “Banvin” et “l’Umgeld” à Grenzingen
- …
Le fief passa aux comtes de Montjoie, les biens ainsi que la part du château furent transmis par héritage à la lignée des Planta de Wildenberg, sans doute par l’intermédiaire d’une sœur de Jean Caspar Christophe : Madeleine de Ramstein.
Enterrements de nobles de Ramstein en la chapelle/église de Waldighoffen
Aucune indication.
DE LA FAMILLE DES PLANTA DE WILDENBERG AUX AMÉDOR
Origines de la famille
Les Planta de Wildenberg sont originaires du château de Wildenberg, près de Zernez dans le canton des Grisons en Suisse.
Les Planta de Wildenberg/Amédor à Waldighoffen
Ce n’est que bien plus tard que l’arrière petit-fils de Madeleine, Charles Guillaume de Planta de Wildenberg, vint s’installer dans le château de Waldighoffen (partie antérieure). Lieutenant-colonel et chevalier de Saint Louis, il s’était auparavant distingué en Belgique où il s’était marié en 1714. Il décéda à Waldighoffen le 24 mai 1751.
Son épouse, Marguerite Cunégonde de Planta consacra son veuvage aux œuvres de la paroisse, jusqu’à son décès, le 7 janvier 1769.
Leur fille Joséphine Clémentine Marie, baronne de Planta-Wildenberg, dame de Volticof (Waldighoffen) épousa le chevalier Claude François Madeleine d’Amédor, 3ème comte de Mollans, seigneur de Chemilly et d’Aroz. Ils eurent 7 enfants.
La date à laquelle le couple quitta le château reste inconnu. Assez vétuste il a dû être vendu car le comte de Mollans possédait par ailleurs les châteaux de Mollans et de Chemilly ainsi qu’un hôtel à Besançon.
Joséphine Clémentine mourut en 1789 et Claude François en l’an II. La descendance vivait encore en 1984.
Les von Planta enterrés dans la chapelle /église de Waldighoffen
Sont répertoriés :
- en 1746, Charles Frédéric, fils du couple
- En 1751, Charles Guillaume de Planta-Wildenberg
- en 1756, Marie-Madeleine d’Amédor, fille de Joséphine Clémentine
- En 1758, Thérèse Angélique de Terriz (sœur de Marguerite )
- En 1769, Marguerite Cunégonde de Terriz
En italique : Extraits du livre “WALDIGHOFFEN – L’histoire d’un village sundgauvien” de René Minéry.