Au moment où la Région parisienne bat un nouveau record en ce domaine (632 kilomètres de bouchons ce lundi 9 décembre), nos amis les animaux dont la taille du cerveau présente la taille d’une tête d’épingle, nous montrent une nouvelle fois qu’il existe d’autres formes de comportement que la nôtre !
L’origine des embouteillages …
On sait que les bouchons sont dus à une trop forte concentration d’individus qui circulent, à un moment donné, dans un même espace.
Nous êtres humains, craignant les chocs, ralentissons notre allure quand la densité de circulation augmente.
Par ailleurs, le trafic automobile suit des règles imposées comme s’arrêter au feu rouge, indépendamment du trafic.
Expériences de trafic sur les fourmis …
Pour percer le mystère des fourmis, des chercheurs ont mené 170 expériences filmées afin d’observer le trafic des fourmis entre leur nid et une source de nourriture. Pour cela ils ont fait varier la largeur de la route et le nombre d’individus (de 400 à 25 600) afin de moduler la densité, c’est-à-dire le nombre d’insectes par unité de surface.
Surprise, quand la densité augmente, le flux croît puis devient constant, contrairement aux êtres humains qui, au-delà d’un certain seuil de densité, ralentissent jusqu’à avoir un flux nul et provoquer un embouteillage.
Les fourmis, elles accélèrent jusqu’à atteindre la capacité maximale d’individus supportés par la route. Lorsque la densité devient trop importante et que les collisions entre fourmis sont trop nombreuses, elles changent de stratégie et préfèrent éviter les collisions, coûteuses en temps plutôt que de continuer d’accélérer.
Summum de la sagesse, avec une trop forte densité, les fourmis ne s’engagent plus sur la route et attendent qu’elle diminue pour se lancer.
Avantages des fourmis sur les humains …
Les fourmis, en fait, disposent d’un gros avantage : protégés par leur exosquelette, véritable carapace protéique, elles ne craignent pas les chocs ce qui leur permet d’accélérer jusqu’à limite de saturation de la voie à emprunter !
Mais surtout, elles font preuve d’une sorte d’intelligence collective en adaptant en continu leurs règles de déplacement en fonction de la densité locale de circulation !
Et, elles donnent une bonne leçon aux humains en donnant l’exemple d’une indéfectible discipline collective devant les contraintes de la vie en communauté !
(Les recherches n’ont pas intégré l’impact du syndicalisme dans les communautés de fourmis)
Intelligence collective, intelligence artificielle …
Les humains ayant, semble t’il, définitivement démontré qu’ils ne sont plus capables d’intelligence collective, reste l’espoir que cette malheureuse défaillance puisse dans l’avenir se compenser par les prouesses de l’intelligence artificielle …
Mais à quel prix ?
Comment cela ? Quand toutes les voitures se guideront de façon indépendantes, l’attention des humains en circulation sera canalisée vers d’autres horizons …
Restera toutefois le choix entre : Libérés ou Moutons de Panurge ?
(Sources : Denis Sergent, Journal La Croix du 03/12/2019 et eLife du 22/10/2019)