IL ÉTAIT UNE FOIS HERACLEA …

Il était une fois, 600 ans avant notre ère, une grosse ville fortifiée (oppidum de plusieurs centaines d’habitants), à deux heures de marche de la Mer Méditerranée ( Thalassa à l’époque), nommée HERECLEA, Astromela ou Mastromela selon les auteurs de l’époque.

Elle était habitée par les « Ségrobriges » dirigés par leur roi Nannos aussi valeureux que de petite taille.

Depuis deux siècles, ils étaient visités par des marins grecs qui commerçaient volontiers avec eux, quand un beau jour …

CE JOUR LÀ, PROTIS …

Ce jour là, Heraclea était en fête : le roi Nannos mariait sa fille, la princesse GYPTIS. Et selon la coutume, il revenait à GYPTIS de choisir son époux entre tous les prétendants conviés à la fête comme les hôtes de passage. Pour cela, la jeune femme attend la fin du festin pour tendre la coupe nuptiale à celui qu’elle désigne comme son compagnon.

Et ce jour-là les hôtes de passage étaient justement un groupe de marins grecs dirigés par un certain dénommé PROTIS.

SURPRISE …

À la grande déception de tous les prétendants officiels, c’est au marin grec PROTIS que la jeune femme présente son bol, qui de facto devient ainsi le gendre du roi Nannos lequel en guise de dot leur lègue, au fond d’un golfe voisin, à une quarantaine de kilomètres, une terre aride au bout d’une étroite langue de mer, dans laquelle il est facile d’accoster.

Au-delà du choix de Gyptis, la naissance d’une ville …

Prôtis, venu en fait pour fonder une colonie, s’y installe avec sa nouvelle épouse et sa tribu pour y fonder une nouvelle ville : MASSILIA !

ET MASSILIA PROSPÉRA …

Le caractère rocailleux et aride du cadeau nuptial n’empêcha pas la colonie massaliote de prospérer, grâce aux prédispositions pour la navigation, la pêche et la piraterie.
Et au gré de ses relations commerciales croissantes, la ville s’enrichit, affirme son emprise territoriale et ne cesse de croître et de fortifier sa position.

Incommodés et jaloux de cette expansion, les Ségrobriges partent à plusieurs reprises en guerre contre cette cité naissante qu’ils ont contribué à créer.
En vain !

BIS REPETITA …

À la mort du bon roi Nannos, COMANUS, le frère de GYPTIS, devenu roi, décida d’en finir avec cette cité devenue rivale en tentant de profiter de la fête des Floralies pour piéger les Massaliotes.

Pour profiter d’un « d’un droit d’hospitalité » rattaché à cette fête, il projette d’infiltrer en cachette des guerriers dans MASSILIA pour lui ouvrir pendant la nuit les portes de la ville. A lui et à son armée dissimulée sur les hauteurs toutes proches, pour fondre sur les défenseurs endormiS et avinés.

Mais, une nouvelle fois, une jeune Ségrobrige, parente du roi COMANUS, sauva la ville : par amour pour l’un des colons grecs, elle dévoila le complot. 

Les Gaulois cachés sont arrêtés, une embuscade est tendue au roi assaillant qui voit le piège se refermer sur lui : il est exécuté avec sept mille de ses guerriers.

ÉPILOGUE …

Quelques décennies plus tard, une attaque coordonnée entre Grecs de MASSILIA et Romains venus en renfort, fait définitivement tomber l’oppidum ségobrige !

Au- delà du choix de Gyptis, la mort d’une ville …

2600 années plus tard, Marseille existe toujours …


… face désormais à Paris, mais ceci est une autre histoire !

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