Diebolsheim, situé au bord du Rhin, dans le « Ried », à 35 kilomètres au sud de Strasbourg, compte actuellement 680 habitants.

Relativement pauvre avant la pratique de l’irrigation par l’eau de la nappe phréatique et le développement des cultures céréalières, ce village ne se différenciait guère des bourgs environnants.

la maison de famille Adam à Diebolsheim date approximative

C’est l’arrivée d’un «homme de la terre », l’abbé Wendling, nommé Curé de la paroisse en 1942 qui allait transformer radicalement l’ambiance et le visage de ce village.

Pour ce faire, ce ne fut pas par la prédication mais par un tout autre moyen que ce prêtre entraîna ses paroissiens dans son sillage : l’amour des fleurs !

PREMIÈRE ÉTAPE : la restauration d’une «grotte de Lourdes »

A son arrivée, le nouveau Curé redécouvrit sur un terrain appartenant au Conseil de Fabrique une vieille « grotte de Lourdes, financée en 1904 par 3 familles de Diebolsheim à leur retour d’un pèlerinage à Lourdes.
Transformé en poste d’observation par les Allemands, ce site fut bombardé en 1945 par les Alliés. Seule la Vierge sortit miraculeusement indemne du déluge de feu !

Parallèlement à ses activités de pasteur du village, le Curé Wendling commença ensuite, avec l’aide des paroissiens, à remblayer les cratères avec les déblais des maisons détruites pendant la guerre.

Puis il construisit un «château d’eau » à l’arrière rempli grâce à une pompe à eau branchée sur la nappe phréatique du Rhin. Et pour arroser les premières fleurs de la grotte restaurée, le Curé vint chaque matin remplir son « château d’eau », avant la messe.

DEUXIÈME ÉTAPE : le « Curé démineur »

Pour trouver les ressources nécessaires au développement de son projet, le Curé Wendling s’initia à la neutralisation des nombreuses mines posées pendant la guerre sur le bon de la Commune de Diebolsheim et environs.

Il en désamorça finalement près de 4000, ce qui lui valut de recevoir dès 1945 la « Médaille de Démineur ».

TROISIÈME ÉTAPE : le fleurissement généralisé 

Fort des ressources financières ainsi dégagées, le «Curé démineur » se transforma en « Curé des Fleurs » en entraînant de plus en plus de paroissiens dans l’opération.

Du fleurissement de la grotte …

Rapidement les 1ers visiteurs affluèrent pour admirer les fleurs et face à ce succès, la Commune offrit au Curé le terrain séparant la grotte de la route. Le jour même, le Curé Wendling retourna le pré rendant le site fleuri célèbre dans tout le « Ried ».

… au fleurissement généralisé du village  !

De la grotte au village, le Curé des fleurs » sut convaincre la très grande majorité des habitants de contribuer à embellir les rues et leurs maisons.

Et c’est le Ministre du Tourisme en personne : M. DUMAS qui vint remettre à la Commune dès 1964 le diplôme du « 1er Prix des Villages Fleuris», fraîchement créé en 1959.

QUATRIÈME ÉTAPE : la pérennité du Label

L’abbé Wendling a quitté Diebolsheim en 1970, à sa retraite mais selon son souhait il est revenu «reposer au milieu des siens », au cimetière de Diebolsheim.

Et depuis, sans interruption depuis 1964 à nos jours, Diebolsheim, son cher village de cœur, a gardé les 4 fleurs, distinction maximale du Palmarès National des Villages fleuris.

PETIT CLIN D’ŒIL SUPPLÉMENTAIRE 

Diebolsheim est l’un des rares villages à avoir conservé l’ensemble des maisons typiques à colombages du XVIIÈME siècle à proximité de son église.

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