un arbre dans le désert paur la Gazette de Waldighoffen

Élu Maire de Waldighoffen en 1989, puis reconduit sans interruption jusqu’en 2014, je me suis vu propulsé comme acteur non seulement de la vie et de l’avenir de mon village, mais également de son bassin de vie situé dans cette région très particulière du haut Sundgau.

Fort d’une bonne expérience technique et administrative, acquise grâce à mon activité professionnelle au sein des Administrations départementales et nationales, je me suis engagé dans cette aventure avec beaucoup d’enthousiasme et de confiance dans mes concitoyens et notamment mes coéquipiers d’élection.

Mon engagement public :

Ce faisant, je n’ai recherché ni le pouvoir ni mon intérêt personnel, les deux ne m’intéressant nullement et leur recherche en l’occurrence ne pouvant paraître qu’absurde. Mon intérêt aurait bien plutôt résidé dans la recherche d’avancements dans ma carrière professionnelle. Je mesure d’ailleurs aujourd’hui tout ce que j’ai pu perdre de ce côté par rapport à mes voisins de Bureau de l’époque qui ont pu connaître de très intéressantes promotions au sein de l’Administration départementale. Ce qui me vaut aussi aujourd’hui, par ailleurs, une substantielle réduction du montant de ma retraite.

En fait, ce qui me motivait, c’était un engagement au service de la promotion de mon village natal, pour que lui soit reconnu sa juste place, dans la voie qu’avait déjà tracée auparavant une jeune équipe locale dans le cadre de la création du Syndicat d’initiative de la Haute Vallée de l’Ill. Pour que aussi ses habitants puissent bénéficier de la création, en son sein, du maximum de Services Publics, de Commerces et de professions libérales, notamment de santé.

Convaincu que j’étais que la très grande majorité de mes concitoyens ne pouvait qu’approuver et soutenir cet engagement.

Mes bonheurs et mes désillusions :

Bien vite, j’ai été amené à ressentir qu’il y avait un grand bonheur à se sentir entouré de personnes prêtes à se battre ensemble pour leur village et réunir ses habitants, mais aussi à constater qu’il existait de grandes forces contraires qui, quoiqu’on fasse, tentent sans arrêt de détruire ou d’empêcher de construire.

Et, entre les deux, une masse de gens qui se désintéressent complètement pour ce qui ne les touche pas personnellement au moment donné mais très perméables aux promesses des flatteurs, le problème éventuel étant toujours rejeté par ces derniers sur la faute de … « L’autre » !

Mon regret :

Mon regret, si je ne devais en formuler qu’un, serait de ne pas avoir, jour après jour, pris un quart d’heure de mon temps pour prendre quelques notes sur ce qui me paraissait important dans ce quotidien qui de déroulait très souvent dans l’apparence de l’urgence ! Que d’anecdotes, que de subtils témoignages sur la relativité des comportements, que d’exemples sur la relativité des choses en ressortiraient aujourd’hui.

Que reste t’il ?

Reste l’acquis, mais déjà si fragile.
Aujourd’hui, beaucoup d’acteurs de cette période ont déjà disparu.
Certains qui, depuis des décennies, ont tenu des discours enflammés sur l’amour qu’ils nous portaient mais sans jamais rien faire, continuent à être l’idole des foules tout en enfonçant notre Sundgau dans la médiocrité.
Et les « suceurs de roues » tapis dans l’ombre, spécialistes du grattage dans le sens des poils, ont refait surface !
Reste pour moi le devoir de rendre hommage à tous ceux qui se sont dévoués de façon désintéressée pendant cette période au service de notre village et de ses habitants et méritent notre reconnaissance.

Que pouvais-je espérer au bout du chemin ?

Soit être remplacé dans la continuité par un membre de l’équipe, imprégné des mêmes valeurs de dévouement pour l’intérêt général.
Soit être remplacé par un nouveau leader ayant tout autant le sens de l’intérêt général, entouré d’une équipe élue sur un programme digne de ce que mérite notre village.

Je n’aurai eu ni l’un ni l’autre

Et maintenant ? :

Dans ce combat de toute une vie pour mon village, me reste juste le pouvoir modeste du message.

La modestie et la force d’une voix qui crie dans le désert, comme ce fut le cas entre 1983 et 1989 ?

 

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